Put the record on spin 'cause I am ready to party ¤ Asher

Bien que ce soit un endroit éternellement bruyant, toujours bondé de gens et d’action, j’appréciais y travailler. Ça changeait un peu les idées, ça me permettait de voir de nouveaux visages comme d’anciens, de parler d’autres choses que de l’école et de faire autre chose que de ressasser mon quotidien. Le bar c’était l’un des rares endroits où je pouvais laisser aller ma folie, laisser aller mon caractère à son plein potentiel. C’était une façon simple de se changer les idées, sans compter que bien souvent, j’avais le droit à plusieurs shooters gratuits de la part des clients. Certains se sentant généreux, ils en offraient aux barmaids. Pourquoi dire non alors que c’est offert? Cependant, il fallait aussi composer avec les pervers, les gens qui une fois chaud sont désagréables, les avances de tous pleins de gens et les frustrations de quelques autres. Il y avait des soirs où ça devenait réellement dangereux. Il fallait dire que les règlements de compte aux coupes de poings étaient tout de même fréquents. Les bouncers étaient souvent requis près du comptoir et parfois même près du dancefloor. Il ne fallait pas trop regarder la copine d’un gars parce qu’il vous offrait des claques sur la gueule plutôt rapidement alors que la fille si elle remarquait que son copain se faisait courtiser, c’était la crise de jalousie à coups de grosse vache, de salope et de sale pute… Ah la vie de bar, c’était magique par moment! S’ils savaient que leur serveuse de drinks était justement une de ses putes…

Sortant de ma pause, je retournai travailler et passant devant le miroir de la salle des employés, je replaçai ma camisole sur le sens, un peu aguichant parce que c’était comme ça qu’on attirait les pourboires un peu plus généreux. Une dernière retouche à mes cheveux frisés qui tombaient en cascade sur mes épaules et je me dirigeai dans le couloir menant derrière le comptoir pour servir des clients. L’endroit était déjà plein de gens et pourtant la soirée était encore jeune. Ça promettait d’être une vraie belle soirée et surtout payante. M’armant du plus beau sourire que je pouvais faire, dévoilant une série de dents droites et blanches, je me posai à mon poste et je commençai à servir les gens devant moi. Ma collègue salua mon arrivée d’un soupire de soulagement, contente d’avoir du renfort. Échangeant quelques belles paroles, de beaux regards, des rires à la fois vrais et totalement faux, j’échangeais l’argent contre les verres un à un. Chacun allait avoir le sien, il fallait seulement se montrer patient un petit peu. Combien d’entre eux rentreraient complètement saouls à la maison? Combien se ferait engueuler par leur compagnon de vie pour être dans un état pareil? Combien auraient une contravention parce qu’ils allaient prendre le volant avec un taux d’alcoolémie beaucoup trop élevé? Pour l’instant rien ne comptait. Ce n’était que le plaisir à fond la caisse et le volume de la musique beaucoup trop fort qui nous obligeait à crier pour se faire entendre. Mais c’était une ambiance de fou! Des soirées sans pareilles que même si on se présente tous les jours, aucun d’entre eux ne se ressemble. Aucun!